Accompagner une personne gravement malade ou en fin de vie

 "Lorsque l'enfant parait, le cercle de famille applaudit à grands cris... Enfant, vous êtes l'aube..." Victor Hugo

La mort en est le point opposé, et le mourant emportera une trace de sa vie accomplie, plus ou moins facilement.

Je fais volontiers un trait d'union entre ces deux moment de vie, d'une intensité comparable, et dont la mémoire de chacun porte si fortement les empreintes.

Pour avoir travaillé en maternité et néonatalogie,  je peux vous dire tous les  sentiments qui se bousculent autour des berceaux.

Pour moi, j'ai souvent regardé avec émotion, ces petits êtres si fragiles qui allaient rejoindre le grand courant de la VIE, en m'interrogeant devant ces mains miniatures encore fripées imaginant tout ce qu'elle allaient réaliser, et ces  pieds minuscules tout tendres: quels seraient les chemins qu'ils allaient fouler...et les rencontres qui leur seraient offertes?

En devenant bénévole d'accompagnement, j'ai touché beaucoup de mains très ridées, et vu des pieds bien fatigués! J'ai eu aussi alors beaucoup de réponses à mes interrogations initiales! 

Mais surtout, donner aux personnes fragilisées par l'approche de la mort, un temps de disponibilité et d'écoute, m'a semblé être un privilège dans notre société de rentabilité.

Ces  moments d'échanges  qui ont souvent ouvert la porte avec les souvenirs, des angoisses de la culpabilité des non-dits et non-finis, ont pu aussi permettre de retrouver le chemin du champ de l'encore possible, et du désir, tant que la vie est là .

Mon expérience de soignante, m'a donc confortée sur l'impact des soutiens et des relations à ces moments là, ainsi que les liens établis autour de la personne concernée.

Le démarrage dans la vie d'un enfants, ne se fait pas toujours dans les conditions optimales. La présence d'un entourage porteur aidera sa famille à garder de ce moment un souvenir très fort. Grâce  à ces soutiens, ils pourront probablement mieux traverser des moments plus délicats et être ainsi plus présents à tous les  besoins de leur nouveau-né.

Il en est de même à la fin de la vie:

Selon les conditions dans lesquelles elle va se dérouler,  il va se constituer, ou pas, pour la période de deuil un capital dans lequel pourront mieux se reconstruire les familles et les amis.

Être bénévole d'accompagnement, c'est peut-être cela, participer, avec nos petits moyens et humilité, à de grands moments.