« Pour nous, Jalmalv, il convient supprimer toute option d’euthanasie dans le Projet de Loi et lors des débats ou amendements.
Pourquoi introduire une possibilité large de geste euthanasique et d’aide au suicide et dissoudre dans le mot « aide à mourir » la différence radicale entre « tuer » et « mettre fin à sa vie », entre « tu me fais mourir » et « je m’abrège » ?
Une bascule sociétale majeure, disproportionnée
Pour nous, ce projet de loi opère une rupture sociétale en autorisant une réponse sociale au désir de mourir avant que la maladie ne nous tue.
Encadré aujourd’hui certes, mais la bascule culturelle est proposée et radicalement introduite dans la France de demain.
Le gouvernement parle de « chemin », de « possibilité » et non de droit nouveau… Mais avec une route tracée et son essence gratuite (remboursé SS), on créera rapidement un droit d’usage :
« J’y ai droit pensera Mme Michu » simplement trop vieille et trop isolée ?
Que viendrez-vous répondre, vous députés, si vous prenez la permanence de Jalmalv à la question nouvelle (depuis un mois, après le déblocage du Président) « Dites-moi comment je peux avoir un suicide ? »
« Les soins palliatifs sont un progrès inouï de ce début du 3ème millénaire : vivre dignement jusqu’à la mort. Ils ne sont pas une évolution du soin. Ils sont une Révolution. »
« L’Etat a-t-il le droit et le pouvoir de dire : Parce que vous voulez mourir, je vais vous tuer ? » N’ayons pas peur des mots et parlons sans ambiguïté comme nous l’a suggéré le président de la République : c’est bien cette question qui nous réunit aujourd’hui...
"Le projet de loi prévoit notamment la création de maisons d'accompagnement pour les personnes en fin de vie et une aide à mourir pour les personnes atteintes d'une maladie incurable avec un pronostic vital engagé. Cette aide par produit létal est encadrée."
REPLAY YouTube de la soirée spéciale SFAP du 9 avril sur le décryptage du projet de loi.
Intervenants :
Regarder à compter de 43' 30"
Le 11 mars le président Macron annonçait la mise en route législative d’un projet de projet de loi sur l’aide à mourir. Vous le trouvez plus bas dans cette page, en dessous du présent article.
Dans les temps …
Le tempo tout d’abord : passage par le Conseil d’État en ce moment, retour au gouvernement, transmission à l’Assemblée nationale, le débat législatif sera lancé au moment de notre congrès début mai. Et loin d’être clos, soyons-en sûrs ! Au moins pourrons-nous aborder le congrès non plus sur des hypothèses mais sur un projet de loi explicite et stabilisé (sinon voté).
Sur les options désormais publiques, Jalmalv souligne ici plusieurs interrogations ou points de divergences, trois idées à grands traits. Et Jalmalv identifie aussi deux orientations possibles qui calent bien notre congrès.
Ça se discute, trois points qui fâchent …
Il introduit également « l’assistance à une mort provoquée » évoquée comme un « accompagnement » pour ne pas le nommer soin. Cette position est portant récusée par un maximum de soignants.
Plus avant, divers articles peuvent soulever discussions et désaccords, mais ce n’est pas ici le lieu de ce débat.
Et deux virages qui s’imposent pour notre congrès
En revanche, le projet de loi pose d’ores-et-déjà un cadre global nouveau sans ambiguïtés pour la société française :
C’est un basculement culturel de nos façons collectives de penser et d’agir, anthropologique disent certains, pour signifier qu’il s’agit là d’une philosophie sociétale.
Une donne si nouvelle touchera nos associations d’accompagnement, progressivement certes, mais directement au niveau de nos façons de penser et d’agir :
C’est également le sens de la réflexion préparatoire en association qui est suggérée d’ici au congrès (et que vous pouvez retrouver sur la page « Appel à contributions ».
Attention : les contributions des Associations sont attendues pour le 15 avril au plus tard.
Et vous, peut-être vous posez-vous déjà ces questions … Le partage en congrès vient à point pour cheminer et mûrir ensemble, en filigrane du débat national.
Le Comité congrès Jalmalv 2024
La psychiatrie nous dit que l’on peut rendre fou une personne mise devant une injonction paradoxale ! Et bien s’il en est ainsi des personnes, on peut se demander si ce danger peut également guetter les associations de bénévoles...
En effet, suite à la convention citoyenne et au travail de la commission Chauvain, le gouvernement projette, d’un côté, un développement important des soins palliatifs (avec une exception à la Française !), et de l’autre, il validerait sous certaines conditions le suicide assisté (pardon, l’aide « médicale à mourir »).
Il promet également dans le cadre du plan décennal, de favoriser la formation des futurs bénévoles en soins palliatifs (les indispensables corolaires), alors que dans le même temps il diminue de 20% le budget alloué à celle-ci via la CNAM/SFAP (merci Bercy !). Il semble qu’on doive à certains(es) fonctionnaires sympathisants(es) le report de cette mesure en 2025, un répit de deux ans ! A JALMALV HAUTES-ALPES, ça nous arrange plutôt ! Pour le congrès 2024 (remboursement de 50% au lieu de 40%, les trésoriers apprécieront), nous ne sommes pas passés loin mais cela en dit long sur le fond !
Le thème de notre congrès 2024, quelles que soient les avancées (?) législatives du moment, vient à point nommé pour nous inciter à encore mieux réfléchir et consolider notre position. Le jalon fort que nous proclamons déjà n’en sera que renforcé et pourra servir de balise dans l’univers « ubuesque » que nous préparent nos dirigeants en ce qui concerne la fin de vie.
Ce congrès se présente déjà comme un grand moment pour notre Fédération et votre présence est plus que jamais souhaitée. On vous attend avec plaisir et impatience dans notre beau département des Hautes Alpes !
Dominique Seymat
Président
Jalmalv Hautes-Alpes